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Un matin, j’ouvre ma boîte mail et je tombe sur un message très touchant. Ce n’était ni un photographe, ni une wedding planner ni même une mariée, mais un jeune marié, Juan-Luis, qui voulait faire une surprise à sa femme. « Vous avez été la bible de ma compagne et je viens vers vous car je souhaite lui faire un petit clin d’œil ! Elle s’est beaucoup investit dans la préparation de notre mariage et je trouverai ça drôle qu’elle découvre sur votre compte notre mariage ! ».

C’est donc avec une émotion particulière que je vous partage le mariage de Delphine et Juan-Luis avec la première fois sur le blog, le mariage vu à travers les yeux du marié. Delphine, j’espère que tu aimeras la surprise !

Votre histoire

Je suis Juan-Luis, Corse d’origine espagnole par mes parents (oui tout ça !) expatrié dans les Pays de la Loire depuis quelques années. La raison folle de cette délocalisation ? Ma belle brune aux yeux bleus, Delphine, qui a changé il y a 8 ans tous mes plans.

Nous nous sommes rencontrés lorsqu’elle réalisait un stage de fin d’étude sur mon île. Célibataires depuis quelques temps, je cherchais l’amour, le vrai. Elle, elle voulait profiter de sa vie en Corse, ne pensant rester que quelques mois avant de repartir sur le continent… Une amie commune nous propose une sortie au ski, et là c’est le coup de foudre (enfin pour moi) ! Je suis à l’époque marin et mon rythme de vie m’impose un mois de travail en mer puis quelques semaines de congés, il va me falloir être patient pour la revoir et surtout la conquérir car elle a un sacré tempérament et ne me pense pas sérieux. Des échanges de messages, et quelques blagues plus tard elle succombe à mon accent et mes “ava”, “va be” (expressions corses) et mon odeur de brocciu (c’est du fromage corse !).

S’en suivra 3 années au soleil sur notre île, avant de rentrer sur le continent pour évoluer professionnellement. Nous nous consacrons à nos projets. Moi, une reconversion en tant que coiffeur-barbier, elle une évolution en tant que chef de projet tourisme, nos projets personnels tournent eux autour de la rénovation de notre cocon et de nos voyages. Mais ça ne nous suffit plus, pour s’épanouir, on a besoin de nouveaux projets…

De par mes origines, la place du mariage (religieux) est très importante, dès le début de notre relation nous parlions mariage et bébés (très traditionnel, oui !). Avant même que je n’arrive dans sa vie, Delphine avait déjà prévu le plan de table de son futur mariage.

Quand il a fallu que je me jette à l’eau, j’avais donc un peu la pression, la bonne bague au bon moment dans le bon endroit. J’ai choisi la bague « version grand-mère » de ses rêves et pour le lieu quoi de mieux que partir en voyage dans mon pays, l’Espagne. Après plusieurs péripéties (de la grêle en plein mois de mai, un timing trop serré etc…), je fais enfin ma demande le dernier soir de notre séjour à Barcelone à la fontaine magique de Montjuïc. Elle dit « oui », et sans le vouloir nous célébrons nos fiançailles le jour de la Sant Jordi (l’équivalent de la St Valentin pour les Barcelonais).

Qu’avez-vous le plus aimé en organisant votre mariage ? 

Delphine pourrait mieux répondre que moi car c’est elle qui s’est consacré à 200% aux préparatifs de notre mariage. Mais je pense qu’on serait d’accord pour dire que la déco nous a éclaté ! Habituellement, elle est la tête je suis les bras, mais pour notre mariage je me suis surpris à suivre de près les inspirations de votre blog Stéphanie et à en reproduire (bar à sirops, bar à pétanques, pancartes d’arrivé etc…) !

Ce qui nous réunit, c’est qu’on aime nos proches, on adore leur faire des surprises, on aime gâter notre entourage, alors on a voulu au maximum réaliser à 4 mains notre mariage. Déjà pour que tout le monde ait de belles surprises le jour J, aussi pour ne déranger personne en leur apportant une pression supplémentaire mais surtout pour que ce mariage nous ressemble à fond.

Et la seconde chose qu’on a adoré c’est… notre préparation au mariage religieux ! On appréhendait beaucoup et ça reste aujourd’hui l’un des plus beaux souvenirs de nos mois avant le mariage. On s’est posé sur notre vie de couple, on a imaginé notre avenir, on a pris du temps de qualité pour nous et ça nous permettait de sortir la tête des sujets budgets, plans de table etc… On a grâce à cela fait des rencontres formidables, nos accompagnants au mariage, nos musiciens, notre prêtre. Dans tous les préparatifs on peut vite en oublier pourquoi on fait tout ça et le vrai sens du mot « mariage ».

Qu’avez-vous le moins aimé ?

La gestion de tous les imprévus et ils ont été nombreux… Forcément, quand on est tête en l’air comme moi et perfectionniste comme Delphine, on se retrouve à tout garder et peu déléguer.

Nous avons vécu 2 mariages en un mois (notre mariage civil en Corse puis le religieux dans les Pays de la Loire) donc 2 fois plus de pression.

Ne pas oublier de renvoyer les contrats des musiciens, gérer la voiture de location pour la tata espagnole qui ne comprend pas le français, les fleurs qui arrivent l’avant-veille de la mauvaise couleur, les nappes mal repassées, le plan B à la dernière minute car ils annoncent de la pluie, la voiture qui tombe en panne après l’église…

Avec Delphine, on se complète elle est le feu, je suis la force tranquille mais je suis sorti plusieurs fois de ma zone de confort la semaine précédant le mariage.

Comment avez-vous trouvé vos prestataires pour votre mariage hispano-corse ?

On a eu l’occasion d’aller sur plusieurs salons, l’un qu’on a adoré a été celui des Noces de Swan au Puy du Fou, certains prestataires étaient déjà bookés mais ils nous renvoyaient vers des connaissances.

Nous avons aussi cherché sur les réseaux sociaux. Pour l’anecdote, notre préoccupation numéro 1 était la photographe. Tant que nous n’avions pas notre photographe impossible de penser à autre chose. Le plus important pour nous est ce qu’il allait rester de notre mariage : des souvenirs en photos.

On a beaucoup cherché et un jour par hasard sur Instagram on tombe sur des photos qu’on adore, tons sombre ambiance moody, le plus un super feeling… elle était disponible ! Une fois Justine et Lucie (notre vidéaste) trouvées, la seconde importance pour nous (enfin moi surtout !) c’était d’avoir une ambiance de feu, on a donc rapidement cherché notre groupe de musique mais en préparant notre mariage en un an, compliqué de trouver. Surtout que je voulais un groupe chantant absolument espagnol pour laisser personne dans son coin, par bouche à oreille on a eu la chance de dénicher notre groupe All Access – bon feeling, voix et chansons à notre goût !

Racontez-nous, en quelques lignes, vos essayages et la quête de LA robe de votre grand jour.

Même sans parler mariage, j’ai toujours vu Delphine regarder avec envie les robes de mariées. Pour l’anecdote, nous passons régulièrement en voiture devant une boutique de mariage bien connue dans notre coin, Delphine insistait toujours pour ralentir la voiture devant cette boutique, je me moquais tout le temps d’elle avec ça ! (Depuis que nous sommes mariés cela lui ait un peu passé).

Elle a été avec sa témoin, sa sœur, sa maman et sa mamie à ses essayages. C’était très important pour elle d’être entourée car n’étant pas très à l’aise avec son corps, elle me répétait que « rien ne lui irait ». Elle se dirigeait vers une robe bohème, finalement après plusieurs essayages compliqués, c’est sa sœur qui l’a fait sortir de sa zone de confort et lui a trouver sa robe de mariée. C’était une robe que les vendeuses n’osaient pas lui proposer car trop près du corps, trop décolletée, tout ce qu’elle ne voulait pas ! Au final, elles sont toutes arrivées à la maison un samedi soir en pleurant… de joie car elle avait trouvé « la robe qu’elle n’aurait jamais imaginée porter ». Par contre, quand elle m’a dit ça je me suis dit « mais qu’est-ce qu’elle va porter !!! » car elle n’a rien voulu me dire !

Pour moi, ça a été nettement plus simple, entouré de mon meilleur ami et de la témoin de Delphine qui connaissait sa robe, nous avons fait 3 boutiques. Mon goal : un costume vert ! Je suis têtu et je savais ce que je voulais, avec mon costume j’étais 100% moi et à l’aise. Je l’ai finalement trouvé dans la même boutique que Delphine.

Quelles ont été vos sources d’inspirations pour la décoration de votre mariage ?

Nous avons fait le choix de réaliser notre mariage dans le Maine-et-Loire pour être sûr de rassembler ma famille de Corse, et d’Espagne et la famille du continent de Delphine, alors l’idée c’était de pouvoir ramener un bout de notre île chez nous en y ajoutant des notes espagnoles.

Ce n’est pas un mythe, nous les corses on aime notre île alors on a voulu un mariage « nustrale » comme on dit, à base de myrte, coppa, vaisselles en porcelaine, mobiliers anciens, cigares, le tout à la campagne ! Amoureux des vieux objets, on se sent bien dans les endroits plein de vieilleries, qui racontent une histoire. On a adoré passer nos temps libres dans les recycleries, les dimanches matins en brocante etc… c’était nos rituels post mariage.

Notre maison est elle-même décorée en mode « vintage – années 1920-1950 », alors quand nos invités nous on dit « ah on se sent comme chez vous ici ! », le pari était gagné, une atmosphère chaleureuse où on a envie de rester entre bons copains siroter une petite myrte et un bon cigare avec un son d’I Muvrini en fond.

Quelles animations aviez-vous prévues pour vos invités ?

Pour les animations, on a beaucoup été aidé par la famille et nos témoins qui nous ont préparé de belles surprises. Pourtant ça a été compliqué pour eux, car les coutumes françaises, espagnols et corses ne sont pas les mêmes. Alors ils se sont mis d’accord et on a eu de beaux discours, un livre ancien faisant office de livre de cuisine rempli des spécialités culinaires de nos invités, une chorégraphie endiablée sur un son espagnol…

De notre côté, nous avions prévu plusieurs « animations » : une tombola des mariés revisitée avec pour cadeaux des références à nos voyages passés ou nos passions, un photobooth avec des accessoires vintages (chapeau melon et veste en fourrure ont été adorés), un arbre à souhaits, un coin livre d’or avec en supplément un livre audio réalisé par mes soins, une gazette des mariés avec des défis photos pour la journée et autres anecdotes sur nous deux et surtout en fin de journée un lancer de bouquet mémorable et une ronde du figatellu ! Je voulais que mes amis masculins participent eux aussi, alors on a cherché une alternative au lancer de bouquet, on a remarqué qu’il se faisait beaucoup de lancers de bouteilles. Sauf que les Corses ne faisant rien comme les autres, on l’a mis à la mode « nustrale » en faisant une ronde du figatellu (saucisse corse). Tout le monde a vraiment joué le jeu, c’est un moment drôle qui a bien clôturé nos animations.

Quel a été, pour l’un et pour l’autre, le plus beau souvenir de cette journée ?

Il y en a deux ou trois très forts !

Le premier, c’est notre cérémonie religieuse, il se dégageait une ambiance très intense pendant toute la cérémonie, nous avons réconcilié tout le monde avec les cérémonies religieuses même les non-croyants. Tout le monde chantait, applaudissait, en espagnol ou même en français. Chacun avait sa place, nos meilleurs amis lisant un verset, notre tante chantant en espagnol, la mamie de Delphine apportant les alliances… Mais le plus beau moment à l’église est lorsque notre prêtre, nos musiciens et l’un de nos amis corse ont entamé le « Dio vi salvi regina », c’est un chant traditionnel corse dédié à la vierge Marie. Ayant perdu ma mamie se prénommant Maria, dont j’étais très proche, quinze jours avant notre mariage, vrai ou pas vrai, j’ai ressenti comme une présence auprès de nous qui m’a porté tout le long de la cérémonie, c’était très fort en émotion !

Après il y a eu notre entrée dans la salle, tout le monde était en folie, une énergie énorme ! Voir nos amis perchés sur leurs chaises, certains qui ne se connaissaient pas danser ensemble, ça nous a vite fait oublier toutes les petites galères des jours d’avant.

Et puis le moment le plus intense a été notre ouverture de bal, nous avions tout l’été pour répéter notre danse, mais je repoussais tout le temps les répétitions ! C’est 4 jours avant le jour J que nous avons tenté de reproduire une chorégraphie sur un mashup que j’avais repéré sur internet et qu’on a revisité. Au moment où les lumières se sont éteintes et où nous invités ont allumés les cierges magiques, on s’est vraiment senti « seul au monde » c’était incroyable, ce qui était surtout incroyable c’était de la réussir cette choré (surtout pour un danseur comme moi) !

Avez-vous une anecdote du Jour J à nous partager ?

Plusieurs… mais elles sont franchement drôles maintenant !

Avez-vous déjà vu un marié coiffant ses propres invités ? La veille du mariage à 1h c’est moi qui faisait le brushing de Delphine, en bon coiffeur/bon copains je me retrouve le lendemain matin le jour J à coiffer cette fois mes témoins.

En anecdote « tout est bien qui finit bien », Delphine a eu de sacrés soucis de robe :

  1. L’avant-veille du mariage, elle récupère sa robe principale et les manches qui ont été rajoutées sont trop serrées, les couturières ont du tout reprendre en peu de temps ;
  2. La fermeture de la seconde robe que Delphine devait porter pour l’ouverture de bal s’est cassé lors de notre dernière répétition 5 min avant d’entrer en piste, sa sœur à vite dégainer les outils de couture et ni vu ni connu.
  3. Une guêpe s’est infiltrée dans la robe de Delphine, l’a piqué et ne pouvait plus en ressortir, elles se sont retrouvées à 5 dans les toilettes pour l’aider, moi innocent je pensais juste à un moment confidence aux wc interdit aux hommes !

Autre ancedote : notre nom de famille ! En Espagne la femme prend le nom de son époux et garde aussi le sien, sauf que comme on ne fait pas comme tout le monde et parce que Delphine est beaucoup attachée à ses racines, on a fait le choix de prendre chacun nos deux noms. Elle à mon nom et le sien et j’ai pris son nom et le mien. Ça a beaucoup interrogé nos invités de voir un homme prendre le nom de sa femme !

Et sinon avec le stress et la chaleur j’ai dû gonfler ! Delphine était incapable d’enfiler ma bague à l’église, gros moment de solitude pour nous deux !

Avec le recul, feriez-vous les choses différemment ?

Franchement ? Pas grand-chose ! C’est surement l’unique fois de notre vie où on a pu réunir tous nos proches d’ici et d’ailleurs. Pour nous, réussir notre mariage c’était pouvoir passer du temps tous les deux et faire se rencontrer nos familles/amis et on a réussi !

Peut-être qu’avec le recul, on déléguerait un peu plus certaines tâches, ou alors on essayerait… Avoir un wedding planner quand on peut se le permettre doit être confortable ! Surtout pour avoir moins de pressions sur nos épaules jusqu’à la veille du mariage.

Avez-vous un conseil à donner aux futurs mariés/futures mariées ?

Prenez du temps pour vous ! Delphine me l’avait dit et je me disais « c’est bon on est là pour s’amuser il ne faut pas qu’on loupe un seul moment » mais en fait, se poser rien qu’à deux et se dire « on y est, on l’a fait et on kiffe ! » c’était super. Aussi, ne culpabilisez pas de ne pas avoir passé du temps avec telle personne ou telle personne, c’est normal de vouloir profiter de tout le monde vous devez vous partager. Et aussi, ne vous comparez pas, Delphine est perfectionniste et voyait toujours ce que nous aurions pu mieux faire mais en réalité quand on y pense tous les mariages sont différents, et l’important c’est de ressortir de son mariage en s’aimant encore plus qu’avant. Parce que vraiment il y a un avant et un après mariage pour un couple !

Prenez aussi du temps après pour vous ! Pour faire redescendre toutes les émotions on est parti un week-end à Porto et ça nous a beaucoup aidé à revenir au quotidien.

Quels ont été vos prestataires ?

Un merci particulier à Juan-Luis @juan_o_cortador et à sa Delphine @delphinel_b